NUMERIQUE

Le combat caché de la sobriété numérique

Il y a quinze ans, les messages pour éteindre les lumières en quittant les bureaux ont commencé à se multiplier.

Demain attendez-vous à voir fleurir ceux vous incitant à limiter vos mails, la taille et le nombre de destinataires de vos pièces jointes, voire l’usage de la vidéo durant les visioconférences, dans vos campagnes digitales ou sur vos sites internet. Encore ces mesures ne sont-elles que la face émergée d’une chasse à la pollution numérique (qui coûterait 1 milliard d’euros, selon un récent rapport du Sénat) qui est en train de gagner les entreprises.

L’essentiel de l’empreinte carbone du digital en France est en effet concentré sur la fabrication des terminaux (smartphones, tablettes, etc.) qui représentent, selon les sénateurs, environ 80 % de la facture du numérique en France. Très loin devant les data centers (14 %) et les réseaux des télécoms (5 %). Une étude de l’Ademe et de l’Arcep estime ainsi que la fabrication des terminaux, le plus souvent en Asie, pèse à elle seule 70 % de l’empreinte carbone du digital dans les pays développés. En plus du transport, il faut en effet intégrer l’extraction des terres rares (métaux) et des matières premières pour les composants. De quoi rendre plus pertinente l’utilisation d’équipements de seconde main pour les particuliers voire pour les entreprises tentées de prolonger la durée de leurs outils digitaux.

Plus énergivore que le secteur aérien

« Le numérique consomme 10 % de l’électricité mondiale et génère entre 4 et 6 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Si on ne fait rien, étant donné l’explosion des usages, il pourrait représenter entre 10 et 15% de notre impact carbone dans les cinq prochaines années », avertit Nicholas Mouret, CEO de la start-up Greenmetrics, spécialisée dans les mesures du phénomène pour les entreprises et les solutions à engager pour le réduire. À titre de comparaison, le secteur de l’aérien, pourtant si décrié, ne serait responsable que de 5 % des émissions.

Les sénateurs, qui considèrent que la donnée va devenir une ressource rare comme l’eau ou l’électricité, ont préconisé notamment d’interdire les forfaits mobiles illimités, de rendre le prix des abonnements proportionnel au volume de données inclus et de diminuer la TVA sur les terminaux recyclés. Et l’opérateur Bouygues a, lui, lancé, en mars, un forfait mobile « responsable et solidaire », baptisé Source, qui donne accès à un maximum de 10 Go de données et permet à l’abonné de recycler les gigas d’internet qu’il n’utilise pas. Mais le combat passe aussi et surtout par la simplification et l’optimisation notamment sur les sites d’e-commerce, considère Nicholas Mouret, « avec, par exemple, moins de vidéos, moins longues, moins de pages, et des campagnes marketing plus espacées et efficaces ».

Crédits : DR

Bonjour 👋

Abonnez-vous à XILAM GREEN et restez informé chaque mois.

En renseignant votre adresse e-mail, vous acceptez de recevoir la newsletter, et vous acceptez notre politique de confidentialité.

Vous aimerez aussi

NUMERIQUE

Les clés de l’éco-conception digitale

Pour comprendre les grands principes de l’éco-conception digitale, le groupe de communication digital indépendant Castor & Pollux a réalisé un