Dans son étude « Audit environnemental des studios d’animation, de postproduction et de VFX », présentée le 11 mars 2025, le CNC dresse un premier bilan de l’impact environnemental des studios numériques et des efforts en cours pour réduire leur empreinte carbone. Xilam Animation fait partie des studios ayant été audités par le CNC dans le cadre de cette étude.
Le numérique, premier poste d’impact
L’étude a analysé 20 studios et révélé une consommation énergétique de 6,1 GWh, soit l’équivalent de 22 000 m² de panneaux solaires et la consommation annuelle de 543 foyers français. Le numérique ressort comme le premier poste de consommation énergétique représentant 45 % de l’ensemble des secteurs étudiés, et jusqu’à 67 % pour les studios VFX. Il est suivi du chauffage (33 % tous secteurs) et de la climatisation (19 %).
Un impact carbone plus modéré pour l’animation
L’étude estime les émissions carbone (scopes 1, 2 + numérique) à 1 427 tCO2e pour l’ensemble des studios audités, dont 56 % dus au numérique.
Les studios d’animation affichent cependant une empreinte carbone moyenne inférieure : 592 kgCO2e par ETP, contre 1,6 tCO2e pour les studios de postproduction et VFX (819 kgCO2e par ETP tous studios confondus). Les services numériques constituent le premier poste d’émissions carbone (30 % des émissions totales des 20 studios), suivis du chauffage (29 %) et des équipements numériques (26 %).
L’impact de la mobilité sur l’empreinte carbone des studios
Les émissions carbone des studios, en ajoutant la mobilité, s’élèvent à 2076 tCO2e, soit 1,2 tCO2e par ETP.
Toutefois, des écarts significatifs apparaissent selon les secteurs : les studios d’animation enregistrent une empreinte de 852 kgCO2e par ETP, tandis qu’elle atteint 2,2 tCO2e pour les studios de postproduction et 2,5 tCO2e pour les studios VFX.
L’étude met également en évidence le poids des déplacements dans l’empreinte carbone des studios : 67 % de l’impact carbone de la mobilité résulte des trajets domicile-travail, une répartition relativement similaire selon les secteurs. Le véhicule thermique reste le premier mode de transport en termes d’émissions (53 %), suivi de l’avion (31 %), mode de transport le plus émissif pour les studios de post-production (42 %).
L’éco-conditionnalité étendue à l’animation
Depuis le 1er mars 2025, le CNC a renforcé son engagement en élargissant l’éco-conditionnalité de ses aides aux œuvres numériques, incluant désormais l’animation et les jeux vidéo. Les studios doivent fournir un double bilan carbone pour bénéficier de ces aides, favorisant ainsi une meilleure intégration des enjeux environnementaux dans la production.
Vers un cadre structurant pour une production responsable
Pour accompagner cette transition, le CNC s’appuie sur le référentiel AFNOR pour la production responsable, structuré autour de sept thématiques clés (énergie, achats responsables, biodiversité, inclusion, etc.). Un dispositif incitatif est en cours d’élaboration afin d’encourager les studios à adopter des pratiques plus durables.
Grâce à ces initiatives, le CNC ambitionne de structurer et accélérer la transition écologique du secteur de l’animation, de la postproduction et des VFX, en mettant en place des outils adaptés aux spécificités de la production numérique.
L’étude complète : Audit environnemental des studios d’animation, de post-production et de VFX (ok)
