FAITS & CHIFFRES

Avez-vous une idée du nombre de vêtements que vous possédez réellement ?

Qui achète quoi et pour quelles raisons ? Les experts de l’Ademe viennent de publier une vaste étude sur nos habitudes de consommation en matière d’achats de vêtements. Et les conclusions sont étonnantes.

D’abord, les Français possèdent beaucoup de pièces non portées (ou pas plus d’une fois ou deux) : ainsi, 120 millions de vêtements sont neufs dans les placards des Français.

Dans le détail :

  • 56% des Français disent n’avoir aucune pièce neuve dans leurs placards,
  • 32% disent en avoir plusieurs (6 vêtements neufs en moyenne).
  • 12% des consommateurs disent avoir au moins une pièce jamais portée depuis 3 mois.

En moyenne, 172 vêtements dans vos placards

Cette étude montre l’écart qui existe entre le nombre de vêtements que pensent avoir les Français dans leurs placards et le nombre réel.

  • En moyenne, les personnes interrogées disent ainsi avoir 78 pièces dans leurs étagères,
  • Mais quand un décompte précis est effectué, ce chiffre passe à 172 pièces, soit un écart de 1 à 2,2 entre le déclaratif et les volumes constatés.

“les Français reconnaissent qu’ils ont trop de vêtements chez eux, mais ils ne font pas forcément le lien avec le nombre de vêtements qu’ils achètent et qui rentrent dans leurs placards”, analyse Pierre Galio, expert à l’Ademe.

En moyenne, parmi les pièces importantes du vestiaire, les consommateurs achètent :

  • 13 vêtements par personne chaque année (essentiellement t-shirts, polos et pantalons),
  • Si on prend en compte toute pièce de vêtement confondue, chaussette comprise, selon le baromètre ReFashion publié la semaine dernière, ce sont au total 42 nouvelles pièces qui entrent dans nos maisons et appartements chaque année.

Mais selon l’Ademe, le marché de l’habillement est porté par une minorité de gros consommateurs :

  • 20% des Français achètent des vêtements tous les mois, voire plusieurs fois par mois, pour leur propre usage.
  • Ce sont principalement des jeunes et/ou des urbains.

24% des Français achètent sur des sites d’ultra fast-fashion

L’étude s’intéresse aussi à l’apparition sur le marché français de marques de fast-fashion première génération (H&M, Zara, etc) et de sites d’ultra fast-fashion (Shein, Temu, etc). Cette évolution s’est accompagnée d’une augmentation du nombre de pièces disponibles.

  • En 2010, 2,3 milliards de vêtements étaient mis sur le marché en France ;
  • Un chiffre passé à 3,2 milliards de pièces en 2023, soit une hausse de 39%.

Selon l’Ademe, 50% des Français achètent des produits issus de la fast-fashion classique (H&M, Zara…) et 24% des vêtements issus de l’ultra fast-fashion (Shein, Temu…). Parmi ceux-ci, 9% ont pour enseigne principale une enseigne de fast-fashion.

“La contrainte budgétaire, la possibilité d’acheter beaucoup de vêtements et de renouveler souvent et rapidement sa garde-robe sont en revanche au cœur des motivations associées à la fréquentation des enseignes d’ultra fast fashion”, explique Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l’Ademe.

Des vêtements peu portés

Si les hommes sont plutôt consommateurs de fast-fashion première génération, ce sont les femmes qui se tournent vers l’ultra fast-fashion : 70% de femmes versus 51% dans la population.

Les acheteurs d’ultra fast-fashion sont aussi plus jeunes (38 ans en moyenne et quasi-absence des plus de 55 ans) et il y a aussi une sur-représentation des ménages modestes (57% des acheteurs d’ultra fast-fashion gagnent moins de 1500 euros). Les consommateurs d’ultra fast-fashion se trouvent un peu partout en France, avec toutefois une très légère sur-représentation des communes rurales.

Pour ces achats, dans 31% des cas, les consommateurs des marques d’habillement à bas prix ont acheté au moins un vêtement qu’ils n’ont que très peu, voire pas du tout porté. “Le taux d’erreurs, d’achats inutiles, est pratiquement deux fois plus élevé dans l’ultra fast fashion que dans la fast fashion de première génération”, relève encore l’expert de l’Ademe.

Enfin, l’étude s’intéresse à la seconde main.

“La bonne nouvelle, c’est que l’image du vêtement réemployé en France n’est plus négative”, se réjouit Pierre Galio, qui rappelle l’intérêt du réemploi pour réduire l’impact environnemental des vêtements. Mais l’expert met toutefois en garde : “Il faut éviter de passer d’une surconsommation de vêtements neufs à une surconsommation de vêtements de seconde main.” D’autant que désormais, les labels d’économie sociale et solidaire, type Emmaüs, ou les centres de collecte débordent de vêtements de seconde main issus de l’ultra fast-fashion dont la qualité ne permet pas qu’ils soient réemployés.

Car l’objectif de la seconde main est bien d’allonger leur durée de vie pour amortir leur impact environnemental. Or, l’étude révèle que les Français portent très peu leurs vêtements achetés en seconde main avant de les revendre. “In fine, on ignore combien de fois ces vêtements sont portés”, précise l’expert.

Les experts ont calculé le nombre de “portées” des vêtements de seconde main. “Selon la méthode de calcul retenue, les vêtements revendus sur les plateformes de seconde main ont vécu entre 19% et 30% d’une ‘première vie’”, précise l’étude. Concrètement, on revend la pièce alors qu’elle n’a été portée que 20 à 30% de son nombre de portées possibles.

Enfin, les acheteurs de seconde main font partie des plus gros consommateurs de vêtements et sont aussi ceux pour lesquels la différence entre le déclaratif et le réel est la plus importante : 266 pièces en moyenne chez ces acheteurs, soit 2,9 fois plus que ce qu’ils déclarent avoir dans leurs armoires.

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