Le Shift Project de Jancovici récolte 4 millions d’euros pour le climat
C’est un exploit qui redonne de l’espoir à ceux qui s’inquiètent du dérèglement climatique. Le Shift Project, think tank présidé par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, vient de boucler une campagne de financement participatif exceptionnelle. En un peu plus d’un mois, près de 4 millions d’euros ont été collectés auprès de plus de 30 000 contributeurs, un record européen pour un projet climatique, selon la plateforme Ulule.
Le 13 mai dernier, l’organisation, qui milite pour la décarbonation de l’économie française, avait lancé une campagne avec un objectif initial fixé à 1,5 million d’euros. La mobilisation a dépassé toutes les attentes. Pour Jean-Marc Jancovici, ce succès démontre qu’« il existe une majorité silencieuse, inquiète pour le climat, mais déterminée à agir et qui n’est pas prête à baisser les bras ». Cette majorité se compose de citoyens souvent discrets, éloignés des manifestations ou des actions spectaculaires, mais prêts à s’engager concrètement.
Un soutien massif et inédit
Cette levée de fonds, saluée comme la plus importante jamais réalisée en Europe sur un projet lié au climat, révèle une prise de conscience croissante et un besoin de solutions concrètes face à l’urgence environnementale.
Le Shift Project, reconnu pour son expertise technique, a su convaincre grâce à ses travaux détaillés et chiffrés, notamment le Plan de Transformation de l’Economie Française (PTEF), une feuille de route ambitieuse pour décarboner les secteurs clés comme les transports, le bâtiment ou l’industrie. Cette crédibilité a séduit un large public, qui voit dans le think tank un acteur capable d’élaborer des propositions pragmatiques et indépendantes.
À quoi servira ce « pactole climatique » ?
Les 4 millions récoltés permettront au Shift Project de poursuivre et d’amplifier ses travaux. Parmi les priorités affichées :
- Approfondir les volets les plus complexes du PTEF, comme la mobilité rurale (réduire les émissions liées aux trajets quotidiens en zones peu denses) ou la rénovation énergétique des logements (gisement majeur de réduction des émissions de CO2),
- Développer des feuilles de route sectorielles pour des domaines majeurs comme l’agriculture, qui doit évoluer vers des pratiques plus durables, et la finance, dont le rôle transversal est crucial pour orienter les investissements vers la décarbonation de l’économie.
- Renforcer la communication pour diffuser largement ces propositions auprès des entreprises, des collectivités et des professionnels,
- Enfin, élaborer des outils pédagogiques pour sensibiliser le grand public.
Une mobilisation qui envoie un signal fort
Ce succès populaire témoigne d’un engagement croissant et d’un refus de la résignation face aux conséquences du dérèglement climatique. De nombreux citoyens souhaitent désormais soutenir des initiatives concrètes et rigoureuses, capables de proposer des solutions réalistes et applicables.