Chaque année, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) rend compte des actions des éditeurs de services de télévision et de radio pour la promotion de la diversité sociale et la lutte contre les discriminations. Le baromètre 2022 fait état de sous-représentations persistantes.
Publié le 17 juillet 2023, le baromètre annuel de l’Arcom sur la représentation de la société française dans les médias repose sur une série d’enquêtes dont le visionnage de plus de 2 700 programmes sur 19 chaînes de la TNT, publiques et privées au regard de sept critères : origine, sexe, handicap, situation de précarité, catégorie professionnelle, âge, lieu de résidence. Une partie des statistiques provient des éditeurs eux-mêmes.
Des inégalités de représentation persistantes
Globalement, les évolutions dans le taux de représentation des personnes à l’écran par rapport à l’année 2021 sont faibles. La sous-représentation de certaines catégories est toujours marquée :
- les personnes perçues comme “non-blanches” sont faiblement représentées dans les programmes diffusés en 2022, malgré une légère progression par rapport à 2021 (+1%). Elles sont moins représentées sur les chaînes d’information en continu que sur l’ensemble des chaînes tous programmes confondus (9% contre 15% sur l’ensemble des programmes). Elles sont en revanche surreprésentées dans des activités marginales ou illégales (29%) ;
- la présence sur les écrans des femmes reste faible en proportion de leur poids démographique (39% alors qu’elles constituent 52% de la population). Les chiffres indiquent peu d’évolution en 2022. Cette distorsion entre leur représentation dans les programmes audiovisuels et leur part démographique s’accroit dès que d’autres critères de discrimination viennent s’agréger (âge, situation de handicap…) ;
- la représentation des populations ultramarines recule (-2%) alors qu’elles avaient vu leur taux de représentation chuter de 10% à 3% avec l’arrêt de la chaîne France Ô en 2020.
Concernant les autres critères, les évolutions sont faibles : les plus de 65 ans continuent d’être peu représentés (6%), a fortiori dans les fictions. La représentation du handicap progresse mais elle reste très inférieure au taux de population concernée. Les populations urbaines et les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) sont surreprésentées, notamment sur les émissions de plateau. La représentation des personnes en situation de précarité progresse (1,4% contre 0,8% en 2021).
Focus sur les programmes à la demande
Pour la première année, un focus est réalisé sur les plateformes proposant des programmes audiovisuels à la demande (Netflix, Disney, Prime vidéo). Certaines diversités sociales y sont davantage représentées malgré une faible représentation de personnes âgées et une surreprésentation de catégories de CSP+. Mais, l’Arcom fait observer qu’il s’agit pour beaucoup de programmes américains.
Le baromètre 2022 de l’Arcom comprend une série de recommandations aux éditeurs de télévision parmi lesquelles l’appel à :
- veiller à une plus juste représentation des différentes catégories de population, en particulier sur les chaînes d’information en continu ;
- prendre des engagements chiffrés sur les critères de catégorie socio-professionnelle, de situation de précarité, d’âge et de lieu de résidence.
L’Arcom incite à intégrer aussi les services de plateformes en ligne et de médias audiovisuels à la demande (SMAD) à la refonte de la délibération du 10 novembre 2009 sur la représentation de la diversité de la société française.